Café Toro 17 juin 2023

Compte de rendu du Café Toro

Présentation de la Novillada du 30 juillet à Beaucaire
Petite assemblée ce samedi d’avant été pour un entretien pourtant très intéressant avec Laurent Giner, représentant l’association taurine ATB.
Cet aficionado bien connu pour ses positions toristas a évoqué la politique taurine de son club : il cherche essentiellement à faire découvrir au public des encastes minoritaires. Pour ce faire, l’ATB doit faire preuve de patience, voire de diplomatie, avec les éleveurs, et dans le même temps parvenir à équilibrer le budget dont il dispose (constitué pour une part invariable par une subvention municipale, par les entrées et par le rapport de la bodega du club).

Interpellé sur l’absence de bétail et/ou de toreros français, Laurent Giner a répondu «Comme nous nevoulons pas de Domecq, il n’y a en France que 20 % des élevages qui nous intéressent. Nous avons déjà programmé du Yonnet, Palmeral, André, Mailhan…mais nous cherchons aussi ailleurs les encastes que nous privilégions. Sur les 500 élevages de la péninsule ibérique seuls une centaine sont susceptibles de nous intéresser. Nous cherchons avec méthode, en nous concentrant sur la façon dont les ganaderos travaillent, mais nous avons aussi des coups de coeur…et cette année c’est un lot Dolorès Aguirre qui nous a intéressés». Les photos montrées par le beaucairois sont impressionnantes : les novillos sont forts, même si les têtes présentent des irrégularités en matière de cornes (astifines, mais brochos). Mais on comprends bien que si Dolores Aguirre se sépare d’un lot aussi beau en novillos c’est bien parce qu’il recèle quelque défauts, sinon un an après les toros auraient été vendus plus chers. Réal politique taurine oblige…


L’occasion pour Laurent Giner d’évoquer le marché de la novillada qui d’après lui s’est effondré. La novillada piquée est devenue le parent pauvre des courses de toros. Les éleveurs privilégient la corrida en gardent les spécimens les plus intéressants, même si parfois ils doivent vendre «pour la rue» et gardent le moins possible de bouches jugées inutiles. C’est donc dès le mois d’octobre que l’ATB se soucie de la novillada de l’année suivante, en privilégiant le relationnel avec des éleveurs qui ainsi peuvent «préparer» une novillada de qualité. L’intérêt pour la France est un plus lorsque l’association discute avec des éleveurs indépendants, ceux pour qui le toro n’est pas qu’une marchandise. A prix égal, ceux qui ne veulent pas voir leurs pensionnaires être mal reçus puis mal lidiés, choisissent la France pour le respect de la lidia que les arènes françaises démontrent. Dominguin l’avait dit «L’avenir de la tauromachie est en France».
Alors le choix de cette année tiendra-t-il ses promesses, Laurent Giner a accepté de revenir pour une reseña de la course de juillet, après l’été. Merci à lui d’avoir ce courage, il donnera peut-être ainsi l’envie aux autres organisateurs d’en faire autant.

Dernier point soulevé : pourquoi aucun torero français au cartel ? Parce que aucun s’est présenté. Depuis que l’ATB a pris en charge l’organisation d’une novillada piquée, tous les apoderados savent qu’il leur suffit de contacter l’association pour postuler à une place sur le sable beaucairois. Or cette année, seul un jeune français aurait aimé participer à la novillada, mais il a été jugé encore un peu trop inexpérimenté surtout face à un lot aussi impressionnant. On suppose que c’est la même réflexion qui a primé chez les autres novilleros français.

Détails techniques à relever :
L’affiche due au talent de Jose Garcia Ramirez a été établie à partir d’un tableau qui fera l’objet d’une tombola. Le ticket gagnant sera tiré le lundi soir, dernier jour des fêtes de Beaucaire. Les clubs de la Coordination des Clubs taurins de Nîmes et du Gard peuvent obtenir pour leurs membres des places à l’ombre à 30 euros, au lieu de 40. A charge pour eux de collecter le paiement et de le transmettre au bureau de la Coordination.