Café Toro du 30 septembre 2023

Compte de rendu du Café Toro

Texte écrit et lu par Max VEDEL, en voix off du montage video réalisé par Bernard NUEL :

Solal CALMET est né à Nîmes le 17 décembre de l’an 2000. J’ose dire qu’il a été l’un des derniers bébés du 20ème siècle.

Aux côtés de ses parents, il a découvert la tauromachie à l’âge de 6 ans et dès l’année suivante, il s’est inscrit au C F T, la 1ère école en France qui, au cours de cette temporada 2023, a fêté ses 40 ans d’existence.

Sous la houlette de Christian LE SUR et de ses adjoints Patrick VARIN et Juan VILLANUEVA, il va progresser, au fil du temps, en participant à de nombreux tentaderos :privés chez les ganaderos qui accueillent le C F T, publics dans les placitas du Bosquet et du Clapas.
Mais aussi dans les arènes de Vauvert pour le Printemps des Jeunes Aficionados 2018.

Il faut ajouter à cela le soutien inconditionnel des aficionados, membres des clubs taurins qui adhèrent à la Coordination, lors de nombreuses fiestas camperas qu’il honorait de sa présence et de son « entrega » à toréer, en FRANCE : Mas de Font Mounière, Mas du Sire, Mas de la Chassagne, en ESPAGNE à Sanlucar la Mayor, sur l’invitation de Joé GABOURDES, devant des Cebada Gago.
A ce soutien technique s’associe la gratitude des aficionados, en particulier celle des Amis de Pablo Romero qui lui avaient offert un traje de luces.

Puis ce fut le passage en N S P avec un nouveau mentor : Serge ALMERAS et les années 2017, 2018 et 2019 ont été riches de récompenses :
– vainqueur du trophée de l’U C T P R du Sud-est en 2017, 2018 et 2019
– en 2018, vainqueur du bolsin de Bougue et du trophée de l’U C T P R du Sud-ouest

– en 2019, finaliste du Certamen Alfarero de plata de Villaseca de la Sagra et du Certamen des novilladas nocturnes de Séville,
vainqueur du trophée NIMEÑO II à Nîmes le 7 avril et du trophée Sébastien CASTELLA à Bellegarde le 1er septembre.

Cette importante temporada 2019 s’était terminée par sa présentation en novillada piquée à Nîmes le 14 septembre,
pour la Feria des Vendanges avec le novillo « Principe » de la ganaderia San Sebastian de Gilles VANGELISTI.

Ses 2 compagnons de cartel étaient Fernando PLAZA et EL RAFI. Au cours de cette matinée, il avait coupé 1 oreille.

Mais à la fin de cette année 2019 était sorti des chiqueros un manso perdido nommé « Covid 19 »
Et Patatras! tout s’était arrêté :
6 mois de coupure avant de retrouver le campo

18 mois sans revêtir le costume de lumières

En septembre 2021, au cours d’un entretien avec le revistero Pierrick CHARMASSON, il lui avait confié combien ce laps de temps avait été dur, empli de frustration. Mais finalement, il en avait profité pour se restructurer et retrouver des forces morales après sa séparation avec Serge ALMERAS.

Pendant cette période de fonctionnement, comme on dit « autonome », Hervé GALTIER avait décidé de l’accompagner. Puis il était parti à Sanlucar de Barrameda pour s’entrainer dans le « Coso del Pino » en compagnie du banderillero MEMBRU, des toreros français Thomas DUFAU et EL RAFI , de l’espagnol Adrian de TORRES et bien d’autres.
Ainsi, il profitait des conseils de l’ancien matador de toros LUISITO, mais pas question d’apoderamiento.

Certainement de bons conseils auxquels s’ajoutèrent ceux d’Hervé GALTIER depuis le callejon des arènes de Nîmes le 5 juin 2022 pour la 61ème novillada de la Cape d’Or.
Devant des novillos de Roland DURAND, il alternait avec Álvaro BURDIEL et LALO de MARIA.
Le jury de la Peña Antonio ORDÓÑEZ l’avait déclaré vainqueur. Aussitôt, son valet d’épées expédiait un message à LUISITO pour lui annoncer cette bonne nouvelle.

Dans l’interview accordée, le mois suivant, à Mathieu LAGOUANÈRE, journaliste du Midi Libre, voici ce qu’il disait :
« J’étais en voyage d’affaires aux Etats Unis. A 5h du matin, je reçois un message : SOLAL a pris un coup de corne à son 1er.
J’interroge : Est-ce qu’il peut marcher ?
Réponse : Oui
Alors dis-lui que s’il ressort et qu’il gagne la Cape d’Or, je vais l’aider. Une heure après, mon téléphone bipe à nouveau :
la photo de SOLAL avec le prestigieux trophée entre ses mains.
Là, je ne pouvais plus dire non.
Un homme vaut ce que sa parole vaut »

L’apoderado a immédiatement réactivé ses réseaux, appelé les empresas et décroché 2 paseos en Espagne auxquels il faut ajouter celui de Villaseca de la Sagra déjà signé pour le 9 septembre.

Puis LUISITO s’est attelé à professionnaliser le travail de son poulain surles deux plans :
physique : par un entrainement quotidien
mais surtout technique : les distances, les angles, les hauteurs, les attitudes avec une preuve tangible : les 2 oreilles d’un Miura à Orthez le 24 juillet.

Dans la reseña de Pierre VIDAL de Corrida Si, on a pu lire :
« Quatre Miuras bien présentés, dans le type, longs et sérieux de tête.
Les second, troisième et quatrième offrirent un jeu passionnant : solides sur leurs boulets, poussant au cheval, se livrant ensuite avec noblesse.
A l’exception du 1er, une alimaña que son compagnon de cartel Juan Carlos CARBALLO se débarrassa comme il put.
Très belle prestation de SOLALITO préparé avec talent par LUISITO.
Avec aisance, le jeune homme brilla à la cape dans des quites allurés par chicuelinas.
Il bâtit son succès avec la muleta par des travaux qui allèrent a mas, avec le goût des choses bien faites et une technique solide.
Malgré son échec à l’épée à son 1er, ce qui l’empêcha de couper, vuelta très fêtée avec le soutien du public du Pesqué.
Au 4ème, ses efforts dans la lidia et une bonne estocade lui permirent une sortie triomphale.
La valeur montante de la tauromachie française s’est nettement affirmée à Orthez. SOLAL, le studieux, a passé la dure épreuve des Miuras avec mention et félicitations du jury »

Puis sont venues :
Beaucaire le 31 juillet A oublier à cause du manque de caste du bétail marqué du fer de la Condessa de SOBRAL.

Soustons le 8 août Grande novillada concours de toreros où il était chef de lidia devant TRISTAN, Álvaro BURDIEL et Cristian PAREJO pour combattre 4 BLOHORN de présentation et de jeu irréprochables. Le jury le qualifia avec PAREJO pour la finale devant 2 excellents Camino de Santiago de Jean-Louis DARRÉ.

Joyeux capoteo par « colleras » avec Cristian
Tercio de banderilles qui fit se lever le public
Faena complète de passes très variées et liées sur les deux rives, agenouillées, de face, de dos, inversées
Une estocade concluante et 2 oreilles

Christian PAREJO s’étant mis au diapason, sortie triomphale des deux en compagnie du ganadero.

Ses énormes progrès sous la houlette de LUISITO lui ont donné l’envie de mettre la barre encore plus haut en 2023.

Le 1er mai Novillada des « Arsouillos » à Aire sur l’Adour avec du bétail de Flor de Jara d’encaste Santa Coloma
Triomphe en coupant 3 oreilles, mettant « le bain » à ses 2 compagnons de cartel : Sergio RODRIGUEZ et Ismaël MARTÍN

Puis Madrid le 7 mai : présentation à Las Ventas
Chef de lidia devant EL NIÑO DE LAS MONJAS et Luis PASERO 3 novillos de Casa de los Toreros et 3 de Montealto dont le comportement a été qualifié de médiocre par les revisteros. Et malgré cela, le public venteño lui a demandé de saluer après chacune de ses dignes « actuaciones »
Un passage encourageant qui a généré quelques murmures d’accession à l’étage supérieur.

Le 19 août, vainqueur de la Chaquetilla d’Or à Saint Gilles pour la feria de la pêche et de l’abricot, dans une novillada concours avec 4 exemplaires, dans l’ordre de sortie : MALAGA, BLOHORN, GALLON, TARDIEU qu’il a partagée avec Nino JULIAN. 1 oreille coupée à celui de CALLET 1 vuelta après la mort de celui des frères GALLON

Le 5 septembre, Arganda del Rey avec des novillos de Montealto, bien présentés, sérieux, mais de jeu inégal chef de lidia devant Mario NAVAS et Tristán BARROSO
Je cite le commentaire de Mundotoro :
« Dos faenas de novillero hecho en su despedida del escalafon. Los muletazos tuvieron ligazon con el oficio de un novillero preparado para su alternativa »

Enfin le 17 :
la cérémonie d’alternative dans ce bel écrin qu’est l’amphithéâtre nîmois aux côtés des 2 figuras del toreo que sont EL JULI et Tomás RUFO devant des toros de VICTORIANO DEL RIO.

Après 25 ans passés dans les ruedos du monde entier, le Maître lui remet les trastos, geste qu’on doit interpréter comme un passage de témoin.

Autre moment exceptionnel :
à son 2ème toro, l’invitation d’EL JULI à partager le tercio de banderilles avec le nouvel impétrant.