Coordination des Clubs Taurins de
Nîmes et du Gard
27, rue Jean Reboul
30 000 Nîmes
Frédéric et Bastien LAUTIER
Toros Braves, Taureaux Camargues…même combat !
Reçus en ce très froid samedi matin par la CCTNG, Fréderic et Bastien Lautier, ont illustré avec ferveur le cousinage entre les tauromachies qui animent notre territoire. Le père et le fils étaient légitimes pour le faire, puisque cette famille de bucco-rhodaniens préside aux destinées de deux élevages : la manade Frédéric Lautier et la ganaderia François André dont Bastien Lautier a pris les rênes depuis peu.
Ce panel de cornus permet aux Lautier de pouvoir fournir toutes les tauromachies, tant à pied qu’à cheval, mais aussi les recortadores ou les écarteurs landais. Un large choix qui ne suffit pas à faire vivre les élevages que les Lautier portent à bout de bras par passion pure. Surtout lorsqu’en 2022 les ganaderos n’ont vendu que 3 novillos et 2 erales ! Pas de misérabilisme chez Frédéric Lautier, juste un constat : « le marché s’est considérablement réduit, et ce sont toujours les mêmes ganaderias qui sont choisies, celles dont l’encaste séduit plus les toreros et leur entourage ». Dommage, car au vu de la qualité de la prestation du novillo sorti à Alès l’année dernière, le sang Santa Coloma offre du toro solide, brave, et dont la noblesse n’est pas à mettre en doute. C’est d’ailleurs vers l’élevage de novillos que s’oriente la politique de la ganaderia, afin de restreindre le cheptel. « On pourrait fournir une bonne corrida, mais cela ne s’improvise pas. Il faut s’y prendre à l’avance, et pas un ou deux mois avant, comme trop souvent c’est le cas».
Questionné par Eric Dumont des Amis de Toros, Frédéric et Bastien Lautier ont évoqué leurs méthodes de sélection chez l’un et chez l’autre. Et c’est le côté Camargue qui a le plus surpris l’assemblée, un peu moins avertie dans ce domaine. La sélection d’un taureau, peut-être futur compétiteur à la Cocarde d’Or, peut commencer par une participation à un toro-piscine !! Rien à voir avec les tientas des ganaderos , et pourtant le manadier jauge à ce moment-là de la résistance, de la combativité, de la mobilité, de la capacité de son bioù à anticiper rapidement.
« C’est de bonne heure que l’on apprend le travail et pas à 50 ans » assène Frédéric Lautier qui laisse la responsabilité de la ganadéria à son fils Bastien qui nous dit toute sa passion, toute son aficion et tout son engagement au service du taureau brave.
Dans cette période où nos contrées subissent les évolutions sociétales des néo-ruraux, les attaques brutales des animalistes, les difficultés que rencontrent les élus et notamment les maires face à leurs concitoyens et les conséquences d’une inflation indéniable qui pèse sur les élevages, les Lautier s’arc-boutent sur leur métier-passion avec la même bravoure que leurs pensionnaires.